Le Petit Cochon Sordide
Un proverbe japonais dit ceci : Rien n'est plus cher que ce qui est gratuit. L'histoire qui suit m'est arrivée ce matin. Je n'en garantis pas l'exactitude des situations mais, globalement, ça c'est passé comme ça.
Il était mangeheure (soit midi, l'heure à laquelle on mange). Je me promenais tranquillement dans une galerie marchande de la région parisienne. Mon objectif : m'en aller dépenser quelques deniers chèrement acquis à la sueur de mon front à la Fédération National d'Achat des Cadres (ou FNAC) ; le dernier Samael et le dernier Sonata Arctica devant être fort logiquement disponibles à la vente. Alors que je m'en allais d'un pas vif vers ma destination, je fut hélé par le vendeur d'une boutique de vêtements jouxtant celle vers laquelle je me rendais.
- Ola, mon brave, me dit-il. Vous me semblez bon. Laissez-moi vous offrir un présent.
- Non-merci, répondis-je poliment. Cela ne m'intéresse guère.
- Allez ! Allez ! C'est un cadeau, c'est gratuit, ça n'engage à rien
Fieffé menteur, pensais-je. Il faut savoir que je n'aime pas les cadeaux venant de gens que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. Ce genre de cadeau engage forcement à quelque chose... Etant cependant for bonne poire, j'entrais dans l'échoppe de fripe. Le vendeur me fit alors subir un interrogatoire plus poussé que ceux de la maréchaussée. Tout y passa : prénom, situation familiale et même ma banque.
- Avez vous une preuve à me montrer pour que je puisse effectivement constater que vous êtes au Crédit Truc.
Je reniflais. Sournoise, âcre, nauséeuse, tel est l'odeur de l'arnaque et ce type en face de moi empestait.
- Non, lui mentis-je avec un vague air d'idiot du village. Je n'ai malheureusement sur moi ni carte de crédit, ni carnet de chèques.
L'homme fut surpris. Comment un être sans argent pouvait-il fouler le sol de son échoppe ? Mais moi, de son cadeau, je n'en ai que faire ! Il peut se l'enfoncer dans le fondement... Profond !
- Désolé, mentis-je encore. Je m'en allais rejoindre quelques amis.
Le vendeur pris un air contriné (à la fois consterné, triste et énervé) puis il me tendit sa carte de visite.
- Vous n'avez qu'à repasser plus tard pour prendre votre cadeau.
J'adressais mentalement un signe en forme de majeur dressé rageusement en sa direction puis pris congé de cet être répugnant. Qu'il aille se faire foutre, ce con là, avec ses putains de fringues !