Terrible Lie

J'ai toujours trouvé que Marianne était un magazine faux et racoleur. Les unes toutes plus tapageuses les une que les autres sont là pour le prouver. Pourtant, mardi dernier, je me suis délesté des 2€50 nécessaires à son achat.
Bon ! J'étais un peu honteux, un peu comme si j'achetais une revue pornographique. Dans le métro, j’en cachais la couverture pour ne pas qu’on sache ce que je lisais. Mais pourquoi, me direz-vous, ai-je acheté une telle revue ? Parce que le sujet en couverture m’intéressait : La Pensée Unique. Je me demandais ce que les rédacteurs avaient à dire sur le sujet.
Ainsi, on apprend que cette fameuse pensée unique serait toujours aussi présente, servirait la domination des élites et étoufferait les voix dissidentes. Si je suis globalement d’accord avec cette définition, le constat dressé par Marianne me laisse dubitatif.
Déjà, loin d’être une analyse (même biaisée, même fausse) approfondie, on se retrouve avec une liste de propos jugé par la rédaction du magazine comme étant des idées reçues (ayant cours à l’heure actuelle). Et pour répondre à ces idées reçues, Marianne ne propose rien d'autre que de la pensée en kit.

D'abord, ça commence par une mise en cause des spéculateurs dans l'augmentation du prix des aliments. Bien sur, ce n'est pas la faute à une demande qui augmente mais des méchants spéculateurs (ça ne coute rien de taper dessus). Suivent quelques diatribes contre les grandes surfaces (idem), une virulente attaque contre les patrons. On aurait voulu voir démonter quelques vraies idées reçues comme "Sarkozy est libéral", "le communisme est une idée généreuse", etc...
La proposition que je trouve emblématique de ce soit disant dossier : « Le protectionnisme ne marche pas »
À cela, le chroniqueur répond que non, que le protectionnisme marche et que c’est formidable.
Mensonge, oserais-je dire !

On le sait depuis le milieu du XIXe siècle, le protectionnisme est non seulement inutile mais en plus, nuisible.
Le reste de ce numéro est du même tonneau : langage marxisant (la haine du « bourgeois » et des friqués), inculture économique crasse (1), fausseté, manichéisme, antilibéralisme primaire, etc… À tel point que j’ai l’impression d’avoir acheté une version magazine de L’Humanité (j’exagère à peine).

Cependant, je m’étonnerais toujours de voir que, parmi les lecteurs de Marianne, se trouvent des gens intelligents qui prennent au sérieux ses allégations.

1- Comme la majorité des Français, les journaleux de Marianne ne semblent pas connaître les règles de base de l’économie. Ceci dit, quand on lit un manuel scolaire d’économie (pompeusement rebaptisé « sciences économiques et sociales ») on comprend mieux d’où viennent ces carences.